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Accidents de transport de matières dangereuses : publication du bilan de l’année 2018

Transport - Route
Environnement & qualité - Environnement
16/09/2019
Le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) a publié l'Inventaire 2019 des accidents technologiques qui, notamment, dresse le bilan des évènements de transport de marchandises dangereuses survenus au cours de l’année 2018.
L’article 7 de l’arrêté du 29 mai 2009 relatif aux transports de marchandises dangereuses par voies terrestres, dit arrêté TMD, impose la déclaration de tout incident grave ou accident lié au transport de matières dangereuses. Les évènements les plus marquants ainsi que les plus instructifs sont enregistrés par le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) dans la base ARIA (Analyse, Recherche et Information sur les Accidents).

Dans son Inventaire 2019 des accidents technologiques, le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) dresse le bilan des évènements de transport de marchandises dangereuses survenus au cours de l’année 2018.

Pour l'année 2018, ont ainsi été enregistrés 101 évènements, dont 60 de transport routier, 30 au sein d’une installation classée pour l’environnement (ICPE), 8 de transport ferroviaire et 3 de transport fluvial (aucun pour le transport maritime).

Parmi les évènements recensés, 35 ont eu des conséquences humaines : on déplore, au total, 4 décès et 55 blessés. Néanmoins, ces conséquences humaines sont minoritairement liées à la dangerosité des marchandises transportées : on relève 8 cas de blessures dues à la matière transportée et aucun décès.

Les accidents de la route sont à l’origine de 37 évènements. On retrouve également d’autres causes premières comme des actions humaines inappropriées (35 événements), des réactions incontrôlées des matières (9 évènements), des conditions météorologiques défavorables (6 événements) ou bien des pannes de matériel de transport (3 événements).

Les phénomènes dangereux observés sont très majoritairement des rejets de matières dangereuses ou polluantes (89 % des cas) et, plus marginalement, des incendies (12 %) et des atteintes à une capacité sans rejet (5 %). Les cas d’explosion restent très minoritaires (2 %).

En fin de rubrique « Transport de manières dangereuses », l’Inventaire détaille les deux évènements suivants (ARIA 51864 et 52113).

Accident mortel et pollution (ARIA 51864)

Le 27 août 2018, vers 15h30, alors qu’il circulait sur la route nationale 134, un camion-citerne transportant 24 tonnes de chlorite de sodium (comburant et toxique pour le milieu aquatique) quitte la route, chute dans un ravin et finit sa course dans le gave d’Aspe, 30 mètres en contrebas. La citerne fuit, la cabine est écrasée, le chauffeur décède.

Un périmètre de sécurité de deux kilomètres est mis en place par les secours. Les communes menacées sont alertées afin d’interdire toute activité nautique. En raison des conditions d’accès difficiles et du risque chimique, des intervenants spécialisés dans les milieux périlleux sont mobilisés. La protection incendie est assurée par lance à mousse.

Le protocole d'aide aux services de secours en cas d'accident de transport impliquant des matières dangereuses « Transaid » est activé.

Les opérations de secours durent 48 heures aux termes desquelles uniquement 10 tonnes de produit sont récupérées par pompage vers des conteneurs de 1 m³. La pollution du cours d'eau, dont le niveau bas a empêché toute mise en place de moyens de confinement, provoque une importante mortalité piscicole.

Des émanations de gaz acide ont été perçues sur un chemin de randonnée. Des mesures de pH mettent en évidence la pollution des sols au droit de l’accident.

Déraillement d'un wagon dans une usine d’engrais (ARIA 52113)

Le 4 juillet 2018, dans une entreprise de fabrication de produits azotés et d’engrais, aux alentours de 09h30, un wagon-citerne contenant 50 tonnes d’ammoniac déraille au passage d’un aiguillage et se pose sur le ballast. Il n’y a ni rejet de produit ni de dégâts sur les organes de sécurité du wagon-citerne.

À l’aide de vérins, le wagon est replacé sur ses rails ; il est ensuite tracté jusqu'au poste de dépotage. La manœuvre se termine le lendemain, vers 01h00.

Le déraillement a été provoqué par un dysfonctionnement de l'aiguillage qui, malgré la vérification faite par le conducteur, a sauté au passage du wagon. Ce dysfonctionnement résulte, d’une part, de l’absence de dispositif de verrouillage de position des aiguillages qui sont très sollicités, d’autre part, de la nature marécageuse du terrain qui affaiblit la résistance du sol.

Afin d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise, l'exploitant a mis en place des boulons de calage sur les aiguillages et établi un programme de maintenance préventive des voies en utilisant un chariot instrumenté pour détecter les défauts.
Source : Actualités du droit